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Aux hooligans de Bruges : honte à vous !

Ce dimanche, alors que le match entre le RSC Anderlecht et le FC Bruges aurait dû rester un moment de sport et de rivalité saine, plusieurs actes de violence inacceptables ont été commis à Molenbeek en marge de la rencontre. Parmi les victimes : des femmes voilées et des commerçants d’origine maghrébine, pris pour cible par des groupes identifiés comme des “supporters” du FC Bruges. Le mot “supporter” est ici généreux : il s’agissait de véritables hooligans, organisés, hostiles, venus semer la peur et la haine.

Des témoignages concordants font état d’agressions verbales et physiques à l’encontre de femmes musulmanes, pour certaines simplement en train de rentrer chez elles. Miloud, commerçant bien connu du quartier et propriétaire du Brico rue Vanderstichelen, a lui aussi été violemment pris à partie alors qu’il tentait de protéger son établissement.

Mais une question dérange, et elle reste sans réponse à cette heure :

Que faisaient ces individus à Molenbeek ?

Ils étaient censés être encadrés dans leurs déplacements, comme l’exige le protocole de sécurité pour les matchs à haut risque. Comment ont-ils pu se disperser ainsi dans un quartier qui n’a rien à voir avec le stade ? Quelle faille sécuritaire a permis cela ?

Pire encore, des témoins affirment que la police a mis de longues minutes à intervenir, alors même qu’un hélicoptère de surveillance survolait la zone. Les riverains et les victimes ont eu le sentiment d’être abandonnés. Ce n’est pas seulement une erreur de coordination : c’est une trahison du devoir de protection.

À l’heure où l’on exige des jeunes de Molenbeek qu’ils respectent l’ordre et les institutions, il est légitime d’attendre la même rigueur envers des fauteurs de troubles venus de l’extérieur. Ce double standard est insupportable.

Les jeunes de Molenbeek demandent :

  • Une enquête complète sur les déplacements de ces hooligans et les raisons de leur présence à Molenbeek.
  • Des sanctions contre les agresseurs identifiés.
  • Des explications claires de la police sur la lenteur de leur intervention.
  • Un soutien public et concret aux victimes, dont la douleur ne doit pas rester invisible.

Car ce dimanche, ce n’est pas seulement le sport qui a été sali. Ce sont des valeurs fondamentales de respect, de dignité et d’égalité qui ont été piétinées.

Malgré ces faits de grande lâcheté, des femmes en foulard ont eu la gentillesse de porter assistance à un brugeois couché au sol.

Honte à vous, hooligans de Bruges. Et honte à ceux qui les ont laissés faire, sans oublier la honte d’une certaine presse qui accommode les articles selon leur vision des choses !

La Manchette